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Un paradoxe médiaticosociofrançais

En ce lendemain de 14 juillet fête nationale, c’est l’occasion de se pencher davantage sur le comportement des français avec internet et en particulier les médias sociaux.

Parce qu’en effet il semble qu’entre le français et le média social ce puisse être de l’amour vache.
Et si on faisait un peu de protectionnisme ?

« Vacances j’oublie tout … » (1)

Sauf l’ordinateur. Chez les 6 français sur 10 qui seront partis en vacances cet été (baromètre Ipsos, mai 2013), l’ordinateur fera partie des bagages de 47,2 % d’entre eux (et de ceux d’autour de 60 % des 18-24 et des CSP+).

A quoi bon partir, si c’est pour passer plus de 30 minutes quotidiennes sur l’ordi,  à l’instar de 63,4 % des vacanciers ? Ou plus justement à quoi bon un ordinateur sur son lieu de villégiature ?

En fait, on pense à emmener son ordinateur en vacances pas vraiment pour travailler (mais tout de même 19,8 % des vacanciers l’envisagent), un peu pour gérer son voyage (24 %) et ses photos (37,4 %). Ensuite, il sert aussi pour les loisirs (jeux, films, musique, … pour 57,6 %), éventuellement pour les jours de pluies.
Mais pour 87,5 % des usagers, l’ordinateur est là pour rester connecter au net, se tenir informé, vérifier ses e-mails et y répondre, … et être présent sur ses réseaux sociaux !

Ceux-ci sont de plus en plus présents dans nos quotidiens. 79 % des français sont inscrits à au moins un réseau social, soit 32 millions d’internautes (deux de plus que l’an dernier). Certains même (près de 10 %) sont inscrits à plus de 3.
Ainsi 65 % des internautes sont inscrits à Facebook, 25 % à Twitter et Google +, 12, 5 % à LinkedIn, 10 % à Viadéo et 5 % à Instagram. Twitter, Google + et LinkedIn progressent, quand à Instagram et Tumblr, ils commencent à faire leur trou.

De toute façon les français tiennent l’internet en haute estime, étant d’accord pour dire qu’il constitue un symbole de la mondialisation (à 93 %), fournit une information de bonne qualité (à 83 %), est une bonne chose pour l’économie française (à 78 %) et crée des emplois (à 75 %).
Également, les français considèrent que l’internet leur permet d’accéder facilement à l’information (à 98 %), facilite leur vie quotidienne (à 95 %) et est pour eux quelque chose d’indispensable (à 86 %).

Mais c’est là que le bât commence à blesser. L’internet est aussi considéré comme leur étant incontrôlable (à 76 %) et inquiétant (à 42 %).

« Je t’aime … moi non plus » (2)

Quand on demande quelle est la « seule » marque (ou entreprise) qui représente vraiment le web, Facebook, avec ses 65 % d’inscrits et ses 94 % de notoriété, arrive en cinquième position, avec 4 % de réponses, derrière Google (49 %), Microsoft (6 %), Apple (5 %) et Amazon (4 %).
Twitter n’est guère mieux loti : 25 % d’internautes français inscrits, 89 % de notoriété, mais il partage la dernière place avec d’autres marques pour ce qui est de sa représentativité vis à vis du web (moins de 1 %).

Et coup de grâce, quand on demande ce qui s’applique le mieux (bon pour l’économie française, indispensable, symbole de la mondialisation ou développement inquiétant), 51 % des français considère le développement de Twitter inquiétant, et 57 %  en ce qui concerne Facebook.
Pourtant Google, n’en inquiète que 11 %, est (sans surprise) le symbole de la mondialisation pour 46 autres %, et (sans surprise bis) est indispensable pour 38 autres %.

C’est donc là que réside ce petit paradoxe. On utilise beaucoup tous ces services, on les juge indispensables mais inquiétants.

Certes Facebook et Twitter paient pour les autres, puisqu’ils ont été régulièrement piratés : 16 000 comptes Facebook par ici, 6 millions par là, sans oublier les 250000 de Twitter.
Mais il est à noter que les sondages sont antérieurs aux révélations relatives à PRISM, programme de surveillance de la NSA auquel auraient participé Microsoft (notamment par ses services Hotmail, Outlook et Skype), Google, Facebook, Youtube, Skype, AOL, Apple , etc.

Alors, à qui se fier de nos jours ?!

« Douce France » (3)

Pourquoi ne pas voir du côté des alternatives françaises (voire d’origine française). Elles sont d’ailleurs pour la plupart hébergées en France donc soumises uniquement aux lois françaises et européennes. A moins bien sûr qu’elles soient rachetées majoritairement par des investisseurs étrangers.

Et ces solutions sont souvent libres, parfois autogérées. Le caractère libre permet de maîtriser ses données, d’échanger en ayant le contrôle de ses informations, des paramètres de vie privée et de renseignements personnels délivrés ou non (contrairement aux marques propriétaires tels que Facebook, Twitter, MySpace, Flickr, etc…)

Voici donc une liste loin d’être exhaustive de ces alternatives françaises à tester.

L’alternative française à …  est …
Google, Bing, Yahoo, …
(moteur de recherche)
Qwant
Facebook, Google + Movim
The ChangeBook
Twitter Kowidi
LinkedIn Viadeo
Youtube, Vimeo Dailymotion
Wat
Flickr Ipernity
MySpace Noomiz
TousEnLive.com
Instagram Starmatic
Pinterest Pinspire

Mais cette préoccupation chauvine n’est pas isolée, et on peut se demander si cette volonté d’autonomie n’existe pas également au-delà de nos frontières.

Alors en ce lendemain de 14 juillet, soyons PATRIOTES …

… ça nous changera  😉

 

Sources statistiques :
– Étude d’Easy Panel réalisée pour Crucial.fr auprès d’un échantillon de 1015 personnes représentatif de la population française et possédant un ordinateur. Les interviews ont été réalisées par Internet du 23 au 26 avril 2013.
-Étude Ifop réalisé du 3 au 6 mai 2013 pour le magazine Enjeux, Les Échos de juin 2013, par questionnaire auto-administré en ligne, sur un échantillon de 1009 personnes de 18 ans et plus.
-Étude Médiamétrie Baromètre annuel des Réseaux Sociaux – 3ème vague du 24 juin 2013, conduite par internet auprès d’un échantillon de 3019  internautes âgés de 13 ans et plus.

Crédit graphique : DinDiu

(1) Élégance – Vacances j’oublie tout (1982 – Zito/Bourges)
(2) Serge Gainsbourg & Jane Birkin – Je t’aime … moi non plus (1969 – Gainsbourg)
(3) Charles Trénet – Douce France (1943 -Trénet/Trénet-Chauliac)